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En sortant du village de Cadouin, la forêt est tout de suite présente. Cette partie du territoire est la plus boisée de ce département avec finalement peu de clairières. Au nord, le massif forestier de la Bessède mêle des cépées de châtaigniers et les troncs orangés des pins, ce qui lui confère une ambiance particulière. Les villages se découvrent soudainement au dernier moment mais restent peu nombreux et situés dans les petites vallées ou en périphérie de la Bessède. Les vallées sont rares et peu profondes dans ce plateau ondulé. Des petites routes ou des chemins quadrillent ce territoire.

étape     21km
Cadouin - Belves

Jonction
vers Le Buisson

CADOUIN

Le village de Cadouin, prochaine étape sur le chemin, a connu un développement tout autre. Construit autour d’une abbaye cistercienne prestigieuse, ce village vécut au rythme des vicissitudes d’un édifice qui attira bien des convoitises. Il garde encore en mémoire la dévotion des pèlerins de toutes conditions, venus en foule adorer le Saint Suaire, relique insigne et unique dans le monde chrétien. 

 

Nous n’aborderons que les circonstances de sa fondation et l’importance du pèlerinage lié à la présence du Saint Suaire. Géraud de Salles, né vers 1050, vraisemblablement à proximité du futur village de Cadouin, est à l’origine de la fondation de l’abbaye. Préalablement, il en avait reçu les terres des mains du célèbre Robert d’Arbrissel, fondateur de l’abbaye de Fontevrault, venu prêcher à Périgueux. Géraud de Salles est un homme d’exception : à lui seul, il a fondé plus de quinze établissements religieux, dont Chalard, Dalon, Grandselve etc.

Si les contacts avec les cisterciens sont avérés dès l’origine de l’abbaye, son affiliation à l’ordre de Cîteaux et sa soumission à l’abbaye-mère de Pontigny, en Bourgogne, n’interviennent qu’entre 1199 et 1201.

En 1154 l‘église est consacrée. La première mention du Saint Suaire  remonte à 1214.

La légende raconte que le Saint-Suaire fut dérobé au lendemain de la Passion du Christ, par un juif converti. Après être resté dans sa famille durant cinq générations, le précieux linge tomba aux mains du calife Muawiya Ier. Cet ancien secrétaire de Mahomet et fondateur de la dynastie sunnite des califes Omeyades, jeta le linceul au feu afin de déterminer qui serait son propriétaire. Le tissu s’éleva au-dessus du bûcher et retomba sur la tête des chrétiens, tranchant ainsi la question. Il fut ensuite récupéré à Antioche lors de la Première croisade (1096-1099), et transporté en Périgord. La première église où se trouvait le suaire fut détruite par un incendie, mais il fut miraculeusement épargné par les flammes et remis aux moines de l’abbaye de Cadouin en 1117.

 

Les pèlerinages reprendront au XIXè siècle avec un succès sans cesse grandissant (plus de 10 000 pèlerins par an sous le Second Empire). Mais, au début du XXème siècle, une expertise scientifique du tissu apporte la preuve qu’il s’agit d’une étoffe du XIème siècle. Les pèlerinages cessent immédiatement. L’abbaye a bénéficié de nombreuses restaurations dont celle du magnifique cloître du gothique tardif. Elle est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco et est située sur les chemins de Saint-Jacques.

PAleyrac
et URVAL

A votre départ de Cadouin, le chemin grimpe la colline puis bascule sur l’autre versant. Après un passage près du village du Buisson-de-Cadouin (jonction pour la gare SNCF dans le village) vous allez très vite vous retrouver en forêt et cheminer vers Belvès en croisant des villages très particuliers comme le hameau des « Spérits », situé après le village de Paleyrac. Il présente sur ses portes anciennes des croix noires tracées au manganèse ; elles auraient servi à indiquer les maisons contaminées lors de la dernière grande peste. Le nom du hameau en serait également un souvenir (les « périts » ou les « esprits » = les “Spérits”.

 

Plus loin à Urval, une église domine le village. L’église romane « Notre-Dame de la Nativité » présente une nef du XIIème siècle voûtée en berceau portant une chambre de défense à deux étages. Une autre chambre de défense se situe sur le chœur, et une haute muraille a été rajoutée au chevet pour achever la fortification de l’édifice.

 

En face de l’entrée de l’église se trouve une curiosité qui mérite le bref détour : un four à pain datant du XIVème siècle, vestige rare de la vie féodale. Les habitants avaient l’obligation de l’utiliser moyennant une redevance au seigneur, pratique abolie à la Révolution. Au-dessus du four se trouvait le logement du fournier.

En 1853, la toiture de lauzes (plaques de calcaires utilisées traditionnellement) a été remplacée par une toiture en tuiles. Le four a fonctionné jusqu’à la guerre de 14-18, puis a été restauré en 1962 pour servir chaque année à faire du pain lors de la fête du village. 

le dolmen de bonarme

A proximité immédiate du sentier, ne manquez pas ce dolmen également appelé ‘pied de vache’ car une vache se serait immobilisée sur la table du mégalithe et aurait laissé deux empreintes.  D’aucuns prétendent… que c’est le diable qui aurait laissé son empreinte.

 

Les dolmens sont des lieux souvent associés à des histoires fantastiques, à des légendes. En Dordogne, plus d’une centaine de mégalithes ont traversé les siècles. La toponymie nous apprend qu’ils devaient être beaucoup plus nombreux: les lieux dits « Peyre... » « pierre en occitan » sont souvent témoins d’une implantation mégalithique « Peyre Negre », « Peyre rouyo », « Peyre levada »…

 

Après quelques kilomètres dans la forêt et après avoir passé l’église de Saint-Pardoux-de-Belvès. Près du presbytère reconverti en gîte d’étape, se trouve le pigeonnier de Grimaudou. Le pigeonnier était un attribut de la noblesse. La chair du pigeon était appréciée ainsi que sa fiente qui servait de fertilisant.

 

A l’intérieur du pigeonnier se trouve une évocation de la viticulture sur les collines de la vallée Dordogne.

 

Puis une imposante église apparaît ainsi qu’un autel installé sous les arbres. Le pèlerinage de Capelou est connu pour être le plus ancien du Périgord. Il est mentionné en 1153 dans une bulle du Pape Eugène III. Avant la Révolution, une chapelle de style gothique abritait une statue de la vierge et était bâtie au-dessus de la source. En 1793 cette chapelle fut profanée et l’antique statue brisée à coup de marteau.

 

L’auteur de cette destruction se serait converti suite à son acte et aurait reconstruit une chapelle. En 1859, le concile d’Agen proclame Notre-Dame de Capelou « pèlerinage privilégié de la région apostolique ».

 

La construction d’un nouvel édifice commence alors pour être consacré par le cardinal de Bordeaux, 5 évêques, 300 prêtres et 10 000 fidèles en 1873. Le 8 septembre 1892, la statue reçoit les honneurs du couronnement.

Certains chercheurs ont cru déceler dans l’étymologie du nom, un lieu sacré bien avant le miracle rapporté ci-dessous. En effet, le nom Capelou pourrait venir de « caput luci » comme « Cap Luc » dans le Lot et signifier « entrée dans le bois sacré ». D’autre part le légendaire entourant ce pèlerinage est assez commun (on le retrouve avec des variantes sur huit autres lieux en Périgord). Le site de Capelou pourrait donc faire partie de ces sites de cultes antiques, récupérés et christianisés plus tardivement.

Belves

Belvès, ville étape, sera la récompense du randonneur après une assez longue journée de marche. Belvès est d’occupation ancienne, comme en témoignent le Camp César, ancien camp romain, situé à proximité, d’une part, et l’existence d’un fort au haut Moyen Âge, d’autre part. On a aussi la quasi certitude qu’un monastère existait à Belvès au milieu du IXème siècle. Le corps de Saint Justinien, un contemporain de saint Martial, y aurait été enterré. 

 

La cité actuelle, est appelée aussi « ville du pape » en souvenir de l’archevêque de Bordeaux, Bertrand de Got, devenu pape sous le nom de Clément V. Il avait une résidence dans la localité. Une « tour de l’archevêque » de forme carrée rappelle la présence de l’illustre prélat qui fut seigneur de la châtellenie de Belvès, tout comme ses successeurs, et ce, pendant cinq siècles. La tour fait partie des sept clochers-tours qui caractérisent la ville construite au bord du plateau qui domine la rivière Nauze. 

 

Une partie des remparts est encore visible ainsi qu’un habitat troglodytique qui servit d’abris à la population pauvre. Durant la guerre de Cent Ans les Anglais avaient fait de cette ville une de leurs places fortes. De nombreux bâtiments datent du XIVème siècle, comme l’église reconstruite à cette époque ; c’est dans sa nef que les habitants résistèrent trois jours au siège des Calvinistes en 1577. L’église y perdit son clocher et ses voûtes. 

 

Ce bourg a toujours été très vivant ; la place sur laquelle est érigée la halle du XVème accueillait les foires et les marchés ; un porche fermait chacun des accès à l’espace réservé aux marchands qui disposaient, par ailleurs, de poids et de mesures particuliers, différents des villes voisines.
On notera au passage, sur l’un des 23 piliers de la halle, une chaîne à laquelle était fixé le carcan réservé aux personnes mises au pilori. On ne peut pas quitter la ville sans venir contempler l’hôtel Bontemps, le château, la Tour de l’Auditeur, le beffroi, la maison des Consuls….etc

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Les histoires d'Amadour

METTEZ VOS PAS DANS LA LEGENDE

Du temps ou Zachée arpentait les chemins d’Aquitaine et du Périgord, toute cette partie du territoire était recouverte par une immense forêt impénétrable, la Bessède. La tradition locale rapporte qu’au sommet d’une colline qui dépassait de la forêt, il y avait ici une ville considérable peuplée d’hérétiques impies, surmontée d’un château, Castel Réal. Dieu décida de punir les hérétiques en envoyant un ange qui déchaina un déluge entrainant la chute de la cité et de ses tours dans l’étang qui se trouve en dessous. L’étang qui s’appelait du Bouch ou de Bouges, se trouvait entre les villages de Siorac et d’Urval, il était d’une longueur considérable et dans quelques endroits, on ne pouvait pas trouver le fond. Il se disait encore dans la région que certains soirs, les paysans entendaient sonner les cloches de la cité dans l’eau et les lamentations des damnés.

 

 

Il y a très longtemps, un jeune berger gardait son troupeau dans les prés non loin de Belvès. Il s’aperçut qu’une de ses vaches restait à côté d’un buisson d’où jaillissait une source. La vache qui ne mangeait pas, restait en pleine forme et ne voulait pas s’éloigner du buisson. Intrigué, le jeune berger fouilla le buisson et trouva une petite statue représentant une femme. Le clergé étant prévenu, il organisa une procession pour amener cette statue, identifiée par les prêtres comme celle de la Sainte Vierge, jusque dans l’église Notre-Dame de Belvès. Mais le lendemain, la statue avait disparu de l’autel de l’Eglise, on la retrouva au même endroit dans le buisson à côté de la source. On en déduisit que la Vierge voulait rester à côté de la source, alors on construisit au même endroit, à Capelou, une chapelle qui depuis, a donné l’origine à un très ancien pèlerinage, toujours d’actualité de nos jours.

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HEBERGEMENTS

Hébergements étape 16
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